LE FIGARO. - Que répondez-vous à ceux qui vous présentent comme l'homme du Hezbollah ?
Nagib MIKATI. - Sur les 68 députés qui m'ont apporté leurs voix, une dizaine seulement appartiennent au Hezbollah. J'ai été appuyé par des députés de toutes les confessions et de toutes les composantes de l'échiquier libanais. Avant de me soutenir, le Hezbollah m'a certes demandé des engagements, mais j'ai répondu que je ne pouvais pas les assurer. Je ne me suis engagé qu'à une chose envers lui : protéger la résistance. Car la préservation des armes dirigées vers Israël est un point de convergence entre tous les Libanais.
Le Hezbollah a pourtant provoqué la chute de votre prédécesseur, Saad Hariri, à cause d'un désaccord sur le Tribunal spécial chargé d'élucider l'assassinat de Rafic Hariri en 2005. Pourquoi n'aurait-il pas les mêmes exigences envers vous ?
Personne n'a la possibilité de toucher à la résolution 1757 instituant le Tribunal spécial, car il s'agit d'une décision internationale. En revanche, les Libanais peuvent débattre du moyen de gérer les conséquences de cette décision pour le pays. Ma position à ce sujet est claire : à moins que les Libanais ne s'accordent à le revoir, à l'unanimité et avec un soutien arabe, le gouvernement reste engagé à respecter le protocole qui le lie aux Nations unies à propos du Tribunal. C'est cette formule conciliatoire que je souhaite faire prévaloir.
Comment expliquez-vous dans ce cas la confiance que vous semblez inspirer au Hezbollah ?
C'est à lui qu'il faut adresser cette question. Peut-être mon histoire plaide-t-elle en ma faveur, mes positions nationales, mon souci de neutralité, en particulier depuis 2005 : pendant toute la période difficile qu'a traversée le Liban, j'ai toujours opté pour des positions centristes. En tout cas, je ne veux être l'otage d'aucun camp.
LE FIGARO. - What do you say to those who consider you Hezbollah's man?
Nagib Mikati. - Of the 68 MPs who have given me their vote, only ten belong to Hezbollah. I was supported by members of all faiths and all parts of the Lebanese scene (chess board). Before supporting me, Hezbollah certainly asked me for commitments, but I said I could not assure them. I am committed to do only one thing for them: protect the resistance. Because the preservation of weapons directed at Israel is a point of agreement among all Lebanese.
Yet Hezbollah caused the downfall of your predecessor, Saad Hariri, due to a disagreement over the Special Court set up to clarify the assassination of Rafik Hariri in 2005. Why would they not have the same requirements of you?
Nobody can touch Resolution 1757 establishing the Special Court, as it is the result of an international decision. However, the Lebanese can discuss ways to manage the consequences of this decision for the country. My position on this is clear: unless the Lebanese do not agree with the review, unanimously and with Arab support, the government remains committed to the Protocol which binds us to the UN concerning the Tribunal. It is this conciliatory formula that I want to make prevail.
In this case how do you explain the confidence you seem to inspire in Hezbollah?
You need to address this issue to them. Perhaps my story pleads in my favor, my national positions, my concern for neutrality, in particular since 2005; throughout the difficult period has crossed the Lebanon I have always opted for centrist positions. In any case, I do not want to be hostage to any camp...."
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